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8 Septembre 2013 , Rédigé par sixzif Publié dans #Animations

suite(3)

Aujourd'hui trente ans après l'émotion des premières séances de 1983 est intacte. La commande des 800 chaises à la ville nous permis d'accueillir un maximum de personnes dans de bonnes conditions; le beau temps exceptionnel cette année, autorisant pour les autres, des conditions plus champêtres.

Et je suis toujours aussi fier de ces jeunes et moins jeunes qui assurèrent les représentations, respectant les horaires, assurant la vie quotidienne du site dans la journée en plus de l'activité du soir. Certaines journées en 1983, c'était entre 200 et400 personnes dans la journée et le soir les spectateurs. Avec l'ensemble, pris en mains par un groupe de jeunes responsables, issus de la formation du CVM, connaissant bien le site, pensant d'abord à leurs responsabilités plutôt qu'à leur confort personnel. Heureusement, car la grande majorité des jeunes arrivait le 2 aout pour jouer le 11. Sans connaitre à leur arrivée, ni le texte ni le détail de la mise en scène. C'est dire que la couturière et la générale et les autres se faisaient toutes en même temps, quand cela était possible. Mais organisant cette activité comme n'importe quelle autre activité de chantier nous étions, et j'étais confiant n'imaginant jamais une défaillance…/

Pour les adultes, pour cette première année la, ils ne furent guère nombreux sur scène mais beaucoup plus pour l'enregistrement de la bande son et la préparation matérielle, et donc beaucoup de voix locales inexpérimentées. Mais dont certaines nous résonnent encore dans la mémoire pour la qualité, la justesse du ton……. Toutes les scènes avaient été enregistrées au préalable, mises en musique par les frères Vaello, dont on reparlera ensuite plus longuement. Une bande son cela rassure. Un bafouillage, une omission ne se voit guère, même s'il y a des parties en direct, comme la bataille où Annick dans le rôle de Jeanne de Hainaut donnait suffisamment la voix pour que tous entendent.

C'est au fur et à mesure de l'avancement de la préparation que les bonnes volontés apparurent. Henri Rocoulet après avoir enregistré une scène se porta volontaire pour jouer. Nous étions alors le 24 avril 83, (1) c'est-à-dire que l'on était encore loin de la tranquillité. Le lendemain, 24, c'est Micheline Dubois qui nous promettait sa collaboration notamment pour les costumes, alors que Bertrand son époux travaillait déjà sur la bande son. Le 25 avril arrivait un camion d'Argy avec une partie des décors, notamment la "herse". rejoignant ainsi un trébuchet grandeur nature réalisé par Andrew jeune canadien en séjour au château, et Alexis Valmalle, qui ensuite se la dans la confection d'armures…. ET tout s'enchainait, Bernard Rousseau nous amenait les arbalètes le 29 avril, puis Henri se proposait pour les crosses. Christiane Mennedez se mit aussi sur les costumes………M. Dubois nous soudait les tentes médiévales….. Et tant d'autres qui apportèrent leur contributions…….Comme cette jeune chinoise en séjour longue durée au château, qui fabriqua dans des conditions difficiles, plus d'une centaine de masques en papier mâché pour l'épilogue…. Les techniciens, qui ne se doutaient guère de l'ampleur de ce que nous allions présenter, mais qui furent à la hauteur malgré une "régie" abritée par une tente médiévale de notre composition. Bertrand Dubois et Jean Jacques Briquet pour la sono et les lumières. Ah ces lumières! Ce "vert Duchesse…."Les pompiers fideles à leurs postes, comme les ouvriers municipaux de Guise et ses services techniques qui jamais ne nous firent défaut.

Puis vint la première. Un rituel se mis en place l'annonce de début de la soirée, suivi de l'allumage des cierges, visible par tous, donnant ainsi le top du début. Tout le monde était calé, le promeneur pouvait entrer en en scène. Jacques Pandelle de Paris, professionnel du spectacle officiât la première année dans la scène du promeneur .Il était 9h dépassé de 5 à 7 minutes…. la bande son partait…………

Sans doute Henri se souviens-t-il de son rôle de soldat dans la scène dite des Lépreux, avec une Sally, en soldat écossais du XVI°, revêtue du kilt de son clan, se délectant à l'énoncé du repas… avec son merveilleux accent britannique, ou dans celui de De Bridieu, gouverneur de Guise, avec M.Delmer qui nous valut une première page couleur dans l'Aisne Nouvelle.

Ces premières soirées furent bien entendu émaillées d'incidents plus ou moins heureux, mais jamais graves. Certains oublièrent de sortir de leurs scènes, et parurent ainsi dans plusieurs tableaux, d'autres se perdirent dans des farandoles endiablées, un autre qui venait d'arriver en chantier et ne parlait guère le français, n'eut pas le temps, ou ne sut pas s'habiller et joua ainsi en jeans……..et que dire du mannequin de deux mètres(pour qu'il soit bien visible) en métal tombant du donjon sous les cris horrifiés des spectateurs ,après un combat "héroïque" au sommet dudit donjon, et qui s'arrêta sur une branche issant des murs du donjon, pour finalement chuter quelques minutes plus tard dans un bruit métallique hors des propos d'une scène qui réclamait particulièrement du silence…………….

La dernière soirée sur les 5 fut particulièrement chargée d'émotion. Plus de 1400 personnes dans la cour d'honneur du site, une température comme on en rêve pour les soirées en Thiérache. Nous avions réussi notre pari: assurer avec des jeunes de 15 ans de moyenne, la présentation sur 5 soirées d'une manifestation populaire, de qualité, basée sur l'histoire, sans aucun problème de sécurité notable, qui demeurera toujours notre souci principal notable.

Pour la sortie et afin que nul ne se perde sur le site (4 ha intramuros) ou ne veuille rester, nous avions mis sur pied un système d'organisation pour l'évacuation des spectateurs qui sera repris ensuite à chaque fois. Des jeunes par petits groupes se mettaient aux endroits de "risque d'égarement", et instinctivement, spontanément, sans aucune préparation, saluaient les gens, leur souhaitant un bon retour et une bonne soirée en les remerciant de leur présence parmi nous. Ainsi depuis l'aire du spectacle jusqu'à la porte Ducale. Cette façon de faire, "qu'est ce qu'ils sont polis ces jeunes!", rencontra un vrai succès. Le défilement des spectateurs, principalement dans l'entrée des carrosses, vidée de ses déblais, stabilisée dans toutes ses maçonneries, repavée à certains endroits, demeure encore aujourd'hui l'un de mes plus forts moments de vie sur les chantiers, comme la récompense pour les milliers de jeunes qui avaient à un titre ou un autre permis cette réalisation et, la réponse à tous ceux et toutes celles qui doutèrent, ou s'opposèrent à notre activité. C'est pour cela que la fin de tous les spectacles se terminera toujours par des mots de remerciements. ET lors d'une autre soirée, j'aurais le grand plaisir de le dire de vive voix, notamment à M.Duton celui qui a sauvé ce site avec le Vieux Manoir, et de rappeler aux spectateurs, ces milliers de jeunes passés ici. Car il ne faut pas croire, que sauver, animer, des monuments avec des jeunes bénévoles dans les années 50 à 70 a toujours été "accepté".

(1) les dates sont tirées de mon "journal de bord".

(à suivre)

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